Parution d’une fiche de bon usage de la HAS sur les médicaments antiémétiques dans le traitement symptomatique des nausées et vomissements.
Les antiémétiques à base de dompéridone, métoclopramide ou de métopimazine ne devraient être envisagés que pour soulager des nausées et des vomissements consécutifs à des affections sans caractère de gravité comme lors d’une gastroentérite, d’une colite infectieuse ou d’une infection virale et lorsque les vomissements peuvent avoir des conséquences graves ou très gênantes. Explications de Bertrand Mussetta & Patrick Semenzato*, du service évaluation des médicaments à la HAS.
La HAS a publié une fiche bonne usage des médicaments utilisés dans le traitement symptomatique des nausées et vomissements. Pour quelle raison ?
Ces médicaments sont très couramment utilisés dans des situations cliniques habituellement sans caractère de gravité telles que la gastroentérite, la colite infectieuse, et l’infection virale… Or, les données cliniques ne permettent pas d’établir solidement leur efficacité dans ces cas de figure. De plus, ils peuvent conduire à des effets indésirables cardiologiques et neurologiques graves.
Chez quels patients leur prescription doit-elle être évitée ?
Leur usage doit être évité chez le sujet âgé, en cas de troubles cardiaques, chez les femmes enceintes ou allaitantes.
Chez l’enfant, l’efficacité de la dompéridone n’a pas été établie et le métoclopramide n’a pas sa place dans la stratégie de traitement des nausées et vomissements dans les situations cliniques sans caractère de gravité.
Chez quels patients peut-on les utiliser ?
Nous voulons rappeler que leur prescription ne devrait être envisagée que si cela paraît indispensable, chez un patient dont les vomissements peuvent entraîner à court terme des complications graves ou très gênantes.
Le métoclopramide peut aussi être utilisé pour traiter des nausées et des vomissements retardés causés par des antimitotiques ou après un acte chirurgical.
Quelle alternative par exemple dans le cas d’une gastroentérite ?
En cas de vomissements abondants avec troubles hydroélectrolytiques (déshydratation, hypokaliémie…), des sels de réhydratation orale ou une réhydratation par voie parentérale peuvent être employés.
Un dernier conseil ?
Il convient d’utiliser ces médicaments avec la posologie la plus faible possible (sans dépasser 30 mg/j) et la durée du traitement la plus courte possible (5 à 7 jours maximum selon les produits).
Des effets indésirables qui peuvent être graves
Dompéridone
Métoclopramide
Métopimazine
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* Propos recueillis par Arielle Fontaine (HAS) & Citizen press
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