2000 infirmiers libéraux titulaires exercent à La Réunion, secondés par autant d’infirmiers remplaçants, qui tous, œuvrent auprès d’une population fragile, touchée par de nombreuses pathologies chroniques, dans un contexte social difficile.
Président de l’URPS Infirmiers Océan Indien, je voudrais faire part de la tristesse et de l’indignation que j’ai ressenties en lisant cet article.
Tristesse pour l’immense majorité des infirmiers qui se donne sans compter pour prendre en charge, soigner, écouter, soutenir leurs patients, au quotidien et jusqu’à leur dernier soupir.
Tristesse et colère en pensant à tous ces infirmiers qui travaillent 12 à 14 heures par jour, de jour comme de nuit, 7 jours sur 7, dans des conditions parfois difficiles et qui passent pour des nantis, voire des fraudeurs.
Indigné que l’on se serve des dérives de quelques-uns pour jeter à la vindicte populaire toute une profession qui depuis des mois s’organise, se forme et se coordonne avec les autres professionnels de santé pour offrir à la population toutes les mesures préventives et curatives qu’elle est en droit d’attendre de ses soignants.
Blessé, enfin, de découvrir un article fondé sur un rapport, que nul ne conteste sur le fond, mais qui n’a d’autres buts que de stigmatiser ceux-là même que l’on applaudissait il y a peu.
Je refuse de voir assimilés les près de 4 000 infirmiers libéraux dont les patients apprécient tant le dévouement, la disponibilité et le professionnalisme, à un cercle de profiteurs, de fraudeurs et de truands.
L’URPS Infirmiers réclame et les infirmiers libéraux exigent que la CGSS exerce son droit de contrôle sur la facturation des infirmiers dont l’analyse de l’activité laisse apparaître des anomalies et qu’elle saisisse les tribunaux compétents en cas d’abus.
L’URPS et les infirmiers libéraux exhortent le Conseil Départemental de l’Ordre Infirmier de La Réunion et de Mayotte de se saisir pleinement des missions qui lui ont été conférées par le législateur et ainsi et qu’il veille au respect des règles déontologiques et assume son pouvoir disciplinaire en portant plainte devant la Chambre Disciplinaire de Première Instance contre ceux qui ne respectent ni leur devoir de probité, ni l’éthique, ni leur engagement au service des patients !
Nous sommes tous citoyens. Et quand il y a fraude, c’est nous tous qui sommes lésés. Pointer du doigt les tricheurs, les traquer et les sanctionner, personne ne le contestera, bien au contraire.
Humilier, villipander et insulter une profession qui consacre l’essentiel de son activité à prendre soin de l’humain ne grandit pas la profession de celui qui écrit ce genre d’article.
Alain Duval
Président,
URPS Infirmiers Océan Indien
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